Coiffes et Costumes


Demoiselles de Pornic
H. LALAISSE- Editions Equinoxe 2002
( Lithographie Collection Privée )

Vers 1840, les Editions Charpentier de Nantes chargent François Hippolyte Lalaisse, aquarelliste réputé, de faire un relevé des différents costumes de Bretagne.

Le peintre est accompagné dans son voyage par un écrivain de Pornic J. Chevas, qui parle breton et qui signe ses textes J. C. Le Meder (le moissonneur).

Ces belles lithographies, couvrant les cinq départements bretons, sont publiées dans un recueil : la " GALERIE ARMORICAINE " "Costumes et vues pittoresques de la Bretagne" où est représenté le costume des "Demoiselles de Pornic".



Cet ouvrage eut, à  l'époque, un retentissement considérable.

Par la suite, les éditions Charpentier et H. Lalaisse publieront un autre recueil sous le titre :

"NANTES ET LA LOIRE INFERIEURE"



Pornic grandes et petites coiffes
H. LALAISSE
( Lithographie Collection Privée )





Dessin d'Anne LAMPRIER

Costume d'homme du Pays de Retz d'après la description de J. STANY-GAUTHIER



"Les costumes de cérémonie du pays de Retz, vers 1875, ne diffèrent du costume du Pays Nantais que par quelques détails.

Le pantalon large se limitait à  la cheville.

La veste courte s'ouvrait largement sur le gilet, un revers peu accentué partait du bas de l'épaule et se terminait en pointe à  la limite inférieure de la veste.

Le gilet de préférence en flanelle blanche se boutonnait sur le côté, il comportait deux rangées de cinq boutons et il était enveloppé dans sa partie basse par une ceinture de couleur faisant le tour de la taille.

Quant au chapeau, il consistait en un feutre à  larges ailes mais à  calotte ovale assez basse agrémentée parfois d'une chenille."

J. Stany-Gauthier Conservateur du Musée d'Art Populaire Breton. ( Château des Ducs de Bretagne - Nantes 1958 )



Les coiffes anciennes de Pornic étaient faites de tulle brodé et de dentelles de Calais ou de Malines.

Avant 1870, pour les grandes cérémonies, les Pornicaises portaient " la grande coiffe " , dite à  quatre battants.

Ces battants se repliaient et venaient s'épingler sur la tête.

C'était aussi la coiffe que portaient les mariées.

En dehors des jours de fête, les pornicaises portaient une coiffe également très haute mais sans battant et épinglée sur du carton bleu.

Malgré sa haute taille, elle était appelée " la petite coiffe "


Marie-Angélique QUEVEAU
de Pornic vers 1860






La Bretagne
Costumes de la région de Pornic
Collection GABY - Editions ARTAUD

La robe, de couleur claire, mauve, rose, bleue ou jaune pâle pour les jeunes-filles, un peu plus foncée, bleu marine, puce, grenat pour les dames, était en tissu fin et avait des plis plats devant et des fronces dites en tuyaux d'orgue au dos.

Elle était gonflée par plusieurs épaisseurs de jupons.

Les manches pouvaient être droites ou "à  gigot", c'est-à -dire portant 4 fois 2 rangées de fronces dans le haut.

L'encolure était arrondie et un peu évasée.

Sous la robe on portait une guimpe, sorte de petit corsage en tulle de coton ou de soie, brodé et bordé de dentelle.



Le tablier, ou devantier, souvent en faille noire, en moire ou en satin toujours de couleur foncée, était très enveloppant avec une grande bavette baleinée pour affiner la taille.

Le corps du tablier était monté à  fronces sur la pointe de la bavette.

Une petite poche ou gousset permettait d'enfermer une montre portée en sautoir.

Le tablier des mariées était en dentelle blanche et tulle brodé et ne comportait pas de bavette.

Le châle était souvent fait du même tissu que le tablier mais il pouvait aussi être en soie brochée.

Il était bordé d'une large dentelle ou d'une haute frange tressée.

Les châles de mariage étaient très beaux, en dentelle et tulle blanc richement brodé.

Après le mariage, ces châles étaient parfois teints en noir afin de pouvoir être portés par les femmes mariées.


Samaritaines devant un calvaire au Clion sur mer
Editions Marc GUITTENY






Marie-Mildona GILAIZEAU
de Ste Marie vers 1870

Les pornicaises portaient une croix et un coeur, en or ou en argent, retenus par un lien de velours autour du cou, ou un long sautoir, parfois une petite broche.


Après 1870, le costume féminin se simplifie.

Les coiffes de haute taille sont abandonnées et remplacées par des coiffes beaucoup plus petites, "paillées" comme dans toute la Loire-Atlantique, avec un fond assez haut portant une belle broderie.


Clarisse LORMEAU lingère à  Pornic
Photographiée vers 1870




Le costume de travail était peu différent du costume de cérémonie mais le tissu en était plus ordinaire et la coiffe était une simple " câline " en calicot ou en flanelle, selon la saison.

Cette coiffe de travail ne comportait ni broderie ni dentelle.

La coiffe de deuil était bordée d' un large ruban noir.


Lavandière au travail
Dessin de de WISMES ( Collection privée )





Jeune Pornicaise
Photographie PIGEARD vers 1895

Après 1890 :

La robe, toujours très longue, est moins volumineuse.

Le tablier moins enveloppant est monté à  plis.

Ce costume fut porté par les Pornicaises jusqu'à  la fin du 19ème siècle, comme l'atteste ce beau portrait réalisé par le photographe Pornicais E. Pigeard dans les dernières années du siècle.



Au fil des ans, les Pornicaises vont cesser de porter ce beau costume traditionnel mais beaucoup continueront à  porter la coiffe.

Ainsi, cette jeune femme de Sainte-Marie, photographiée au début du 20ème siècle vêtue d'une robe toute simple, mais toujours parée de sa belle coiffe



Emilie Gentais
de Sainte Marie s/Mer
Photo Pigeard vers 1900










Clarisse LORMEAU en 1923
Huile de son petit-fils
Henri Quéveau

Cette dernière coiffe, en forme de carène de bateau renversée, était encore plus petite que la précédente.

Ces deux sortes de coiffes, constituées d'un morceau de tulle très fin brodé, devaient être entièrement mises en forme par la lingère.

Après le lavage et l'empesage, elle devait "pailler" ce tulle, c'est-à -dire qu'elle le tuyautait à  l'aide de fines aiguilles d'acier.

Ensuite elle formait la coiffe et remontait la dentelle qui en faisait le tour.

Ce travail demandait une grande dextérité et beaucoup de minutie.

La coiffe "en carène" a été portée par quelques personnes âgées de Pornic et de Sainte-Marie jusque dans les années cinquante.



Créé en 1930 par le Syndicat d'Initiative, le " Groupe Folklorique " de Pornic est allé représenter le sud de la Bretagne aux Fêtes des Provinces de France à Grandville, en juillet 1930, puis à Nice, en avril 1931.

Denise Bracmard fut la première à porter l'ancien costume de Pornic reconstitué d'après les dessins de Lalaisse et un ancien costume conservé à la Cure de Sainte-Marie.







Deux jeunes filles Pornicaises.










Vannes 1932
Denise Bracmard et deux jeunes filles Pornicaises.

En août 1932, le groupe de Pornic est invité aux fêtes commémoratives du quatrième centenaire de l'union de la Bretagne à la France, à Vannes.

Denise Bracmard et deux autres pornicaises sont photographiées sur les marches de la mairie de Vannes, auprès de trois jeunes filles de l'Ile aux Moines.


Bibliographie :
H. Lalaisse: Galerie Armoricaine- Editions Equinoxe 2002
Paul Masson-Jacqueline Landreau: La Dormeuse ou l'art de la coiffe nantaise - Editions du Pays de Retz 1979
J.Stany-Gauthier : Costumes du Pays Nantais.1958
Documentation Soizic Quéveau.
Photos Collection familiale Alain Quéveau