Les foires de Pornic


" Si Pornic m'était conté " - Editions Marc Guitteny

Les foires de Pornic étaient des institutions immémoriales, créées par le Duc de Bretagne ou le Seigneur de Retz. Au 19ème siècle, il existait quatre foires à Pornic : les 15 juin, 2 septembre, 15 octobre et 1er décembre.

La foire du 2 septembre, dite foire de la Saint-Gilles, du nom du saint patron de la ville, était la plus importante. Elle se tenait autrefois sur la place du Marchix, puis sur " le terrain des Sables", devenu plus tard place du Môle. Rien que pour l'année 1838, les archives communales y font état de : " 300 boeufs, 200 à 250 vaches, 300 porcs, 150 à 200 chevaux et une centaine d'ânes, monture habituelle des femmes du pays ".









" Si pornic m'était conté " Edition Marc Guitteny
Aquarelle d' Olivier de Wismes

A. Bouyer, dans son " Histoire de Pornic " nous dit que :

" Cette foire était très fréquentée des habitants du canton et des habitants de l'Ile de Noirmoutier. Les Noirmoutrins et Noirmoutrines arrivaient la veille, par bateaux ayant bouquets aux mâts, et chantaient à leur entrée dans le port; les Pornicais massés sur le Môle applaudissaient.....

Descendus à terre, les îliens, panier au bras et par groupes bruyants, visitaient la ville...Le soir ils se rendaient sur la Terrasse et là, sous les yeux de la foule amusée, exécutaient les danses de leur pays, lesquelles se prolongeaient jusqu'à l'aube....

Les Noirmoutrins apportaient de grosses huitres vendues au bateau, des oignons, des pommes de terre et une grande quantité de poisson sec dont étaient friands les habitants de la campagne. Le lendemain, ils repartaient à la marée, après avoir embarqué des porcs, des ânes, des fagots de bois de chêne et de genets ".

La foire du 15 juin était également très importante, créée en 1457 par Arthur III Duc de Bretagne, c'était un pardon qui se déroulait place de l'Eglise, les chants religieux se mêlaient aux bruits de la fête. Au 19ème siècle, elle portait le nom de " foire à la gagerie ".

A. Bouyer nous la décrit ainsi :

" Après la messe se formait sur la place, une double file de domestiques : l'une d' hommes, l'autre de femmes. Les fermiers qui avaient à se pourvoir passaient et choisissaient. Les domestiques ne disaient pas un mot, ne faisaient pas une avance; ils se contentaient de tenir à la main une branche de coudrier pour indiquer qu'ils étaient libres. Engagés, ils allaient le soir même goûter la soupe de la ferme où ils devaient servir; l'engagement n'était définitif qu'après cette épreuve et scrupuleusement respecté.... Les hommes recevaient une somme de dix Francs, les femmes cinq Francs; c'était ce que l'on appelait le denier ".

Il est à noter que Yann Brékilien fait, à quelques détails près, la même description des foires à la gagerie dans son livre "La vie quotidienne des paysans bretons au 19ème siècle ".

Bibliographie:
A. Bouyer : Histoire de Pornic- Editions La Vague Pornic 1930
G. Fortineau: Pornic tome 1- Editions G. Fortineau 2002
M.Guitteny et L.Pasquier: Si Pornic m'était conté - Editions M. Guitteny 2006
Documentation Soizic Quéveau